Fin de formation N3 à Carry-le-Rouet

Fin de formation N3 à Carry-le-Rouet

Dominique, Noël et Thierry étaient impatients d’en finir avec ce Niveau 3 qu’ils convoitaient depuis presque 2 ans. Rendez-vous est pris pour un week-end prolongé à Carry-le-Rouet, en face de Marseille, du 07 au 09 juin 2008.

La côte bleue

Au programme, 3 plongées à 40 mètres les matins pour affiner et évaluer leur maîtrise des assistances, du sauvetage et de la panne d’air, tester leur utilisation de l’ordinateur, peaufiner l’autonomie…

Pour accéder à la profondeur, nous devions passer par Plongée Passion, mon contact local habituel, très pro, fonctionnel et sympathique. Hélas, indisponible pour le samedi et dimanche. J’avais donc réservé chez un autre prestataire du coin, Au delà Plongée, que je connaissais simplement pour y avoir gonflé quelquefois à l’occasion.

1er contact le samedi matin à 8h30 : vérification des paperasses, définition des palanquées, équipement dans le (petit) vestiaire et direction le zodiac. Nous embarquons avec notre pilote et Directeur de plongée que nous appellerons JC pour garder l’anonymat.

D’entrée de jeu nous assistons à un curieux rituel que JC s’empresse de nous faire partager : le quai d’embarquement est assez haut et il y a une marche de plus d’1 m de haut et autant de large avant d’accéder au bateau. JC, brillant génie, à conçu et réalisé une sorte de grue pivotante avec laquelle il transborde les scaphandres du chariot au bateau et inversement au retour… L’idée est intéressante, mais au rythme d’un scaphandre par manipulation, ça prend vite du temps. JC reste bien au pied de sa grue pour tirer sur le bout et assurer les rotations de la grue. Nous remarquons vite son aptitude à donner des conseils percutants (des ordres ?) à tous ceux qui se trouvent à devoir amarrer les bouteilles à la grue, à les réceptionner et les ranger sur le bateau… et pendant ce temps là l’heure tourne… et le soleil tape !

Le concept de mentalisation ?

Pour raison réglementaire, je ne peux emmener que 2 élèves à 40 m. JC encadrera donc l’un de mes plongeurs. C’est Dominique l’heureux élu.
Au fur et à mesure que la procédure d’embarquement avance, JC, du pied de sa grue commence son briefing. Il se lance dans une grande description de sa pédagogie. Et nous lâche cette phrase avec le plus grand sérieux :
« De toute façon, avec moi la formation va plus vite. Vous gagnez des plongées grâce à la mentalisation ! »

Stupeur dans le groupe. Nous étions tous les 4 autour de lui. Nous avons tous relevé le mot et les regards se croisent. Nous le connaissons depuis moins de 2 h et nous n’osons pas rire…

Après une courte navigation, arrivée sur site, pendant que Thierry, Noël et moi nous nous équipons, JC débite son briefing à Dominique. Il lui parle de verticalité parfaite, de vitesse de descente, d’arrivée à 40 m en 1 min 30 (pas plus, pas moins)… bref, toutes sortes de détails bien peu utiles et abandonnés de presque tous les moniteurs au Niveau 3. La plongée s’annonce rude pour Domi et mes 2 élèves qui n’en n’ont pas perdu une miette semblent assez pressés de disparaître sous l’eau…

Sur notre 1er site, le tombant de l’Elvine, les remontées assistées s’enchaînent. Au retour en surface, nous remarquons l’absence de surveillance sur le bateau… Puis suit le débarquement du matos, avec la grue, interminable…

Petits pas vers l’autonomie

L’après-midi est consacré à une petite surprise perso, avec une plongées sur 15 à 20 m dans la calanque de La Vesse, pour travailler les sensations et notamment les remontées instinctives, sans instruments ! Pas facile au début, mais très formateur. Nous plongeons du bord, entre nous, ce qui nous permet de commencer à commenter nos impressions du matin.

Calanque de La Vesse

Le lendemain, ça recommence. Noël a bien tout tenté pour ne pas plonger avec notre ami JC, rebaptisé à juste titre « le Jean Claude VanDamme de la plongée« , mais ma décision était prise : ce sera bien lui.

Par chance pour lui, changement de pilote. L’embarquement est rapidement optimisé par la méthode « manuelle » traditionnelle. La grue est au repos. Finalement, la plongée de Noël se déroule sans encombres avec un moniteur « classique ».

Pendant ce temps, mes 2 autres cocos s’amusaient à me remonter en syncope et autres problèmes. Quelques difficultés pour Dominique qui semble assez sujet à la narcose. C’est vrai que vu de l’extérieur, purger la stab pour contrôler sa remontée alors qu’on a les palmes dans le sable à 40 m, c’est peu efficace, mais assez drôle !

Pas facile non plus l’apprentissage de l’autonomie : malgré ce que nous avions convenu avant la plongée, difficile de les voir se concerter et confronter les données des différents ordinateurs avant d’amorcer l’arrivée aux paliers… Comment savoir qu’il est temps de remonter pour l’autre, sans connaître la situation de sa décompression ?

Retour aux sources

Le 3ème jour nous nous rabattons sur mon club habituel, Plongée Passion (http://ppassion.club.fr/webppassion/index.html). L’accueil est tout de suite chaleureux, l’organisation impeccable, la sécurité optimale. Pour cette dernière plongée sur la Rague à Sars, l’exercice est plus complexe. Je dois réévaluer le sauvetage pour Dominique, la panne d’air pour Noël et apprécier les capacités d’autonomie du groupe. Le site descend vite sur 35-40 m avec de beaux tombants de part et d’autre d’une longue roche cerclée de sable.

Les 2 remontées assistées se déroule bien, sous l’œil observateur de Thierry. Par chance, la configuration du site se prête bien aussi à l’orientation. Pour regagner le mouillage, il faut traverser une étendue sableuse sur une trentaine de mètres qui sépare le sec du bord. Ce sera encore l’occasion de s’amuser un peu avec Thierry qui désigne parfaitement la bonne direction à suivre, puis se lance et dévie instantanément à 90° sans s’en rendre compte !

Au final, 3 nouveaux Niveau 3 bien sûr ! Félicitations !

Les 3 nouveaux lauréats

Mais je rentiendrai aussi un groupe agréable, la convivialité habituelle à l’ASC (en comité restreint), les spécialités culinaires « Abisse », le climat provençal avec la possibilité de déguster un bon repas en terrasse. Au passage, merci les gars pour l’enrouleur de parachute.

Convivialité

Et une petite pensée pour ma stab, l’objet de torture de mes élèves, qui a rendue l’âme à l’occasion de cette sortie, après 15 ans de bon et loyaux service… snif.

Et puis bien sûr nous retiendrons cette rencontre étonnante avec le JCV de la plongée et son mystérieux concept de mentalisation. Avec peut être quand même un petit fond de vérité car nous en avons tellement parlé et rigolé entre nous, qu’on peut se demander si ce n’était pas ça la « mentalisation »…

Aqua2019

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